Rabot Stanley no.55

En préambule et c'est ce qui m'a fait persister après quelques essais décevants je vais vous donner une règle que j'ai tirée de l'usage de nombreux vieux outils anciens : tous les outils fabriqués et commercialisés dans la première moitié du 20e siècle et avant sont des outils de travail destinés aux artisans et ils doivent donc fournir du bon travail contrairement à beaucoup de ceux qui sont vendus aujourd'hui qui ne sont que des outils pour bricoleurs. Il y a des exceptions c'est sur aussi bien pour les outils anciens que pour les outils haut de gamme qui sont parfois même meilleurs la technologie ayant permis des améliorations.

Donc un 55 doit pouvoir être utilisé facilement et même avec un certain plaisir. Une remarque de certains auteurs c'est que l'on en trouve encore beaucoup dans leur boite état neuf hormis la rouille et les fers neufs. Je dirais que c'est pareil pour certains outils que l'on achète actuellement et qui ne sortent du placard que rarement. Et certains artisans devaient vouloir faire comme untel ,avoir un 55 et ne cherchaient pas ensuite à en comprendre le fonctionnement revennant aux outils habituels.

J'en viens donc au montage du rabot. Sur la photo qui suit il y a deux 55, un complet avec ses deux poignées et un avec une seule. Tout ça parce-que ce qui fait peur c'est que l'on croit que ce rabot doit être monté complet pour être utilisé. Rien que d'enlever une poignée et on reprend un peu confiance.

Si on va plus loin on démonte l'autre poignée, la partie du corps du rabot réglable et les barres. On se retrouve avec un outil qui semble nu mais qui permet même dans cette configuration de faire des rainures feuillures et dados soit des rainures en travers fil guidée par une règle par exemple seule condition marquer les limites du travail avec un couteau à tracer.

On peut aussi travailler comme cela mais avec les barres et une poignée.

Mais bien sur l'utilisation la plus fréquente se fait avec les deux corps du rabot et une poignée guide montés sur barres.

Venons-en au montage. D'abord mettre le fer, tout le monde a compris qu'il faut mettre le teton de réglage dans le cran du haut du fer après avoir desserré l'écrou de blocage. Un point important quand on serre l'écrou pour bloquer mettre un doigt à cet endroit pour maintenir le fer bien contre le corps du rabot sinon il peut être monté de travers, le réglage devant être refait. Ne pas bloquer l'écrou de façon à pouvoir régler la sortie du fer sans que ça soit trop lache pour plus de précision. Il faut que le fer sorte à peine du patin du corps principal du rabot. Ceci fait il faut monter les barres ,tournevis obligatoire et penser à régler leur sortie en fonction du travail plus ou moins loin du chant de la pièce de bois à travailler. Si on n'y pense pas maintenant il faut dérégler pas mal de points ce qui serait fastidieux.

Placer ensuite le corps réglable du rabot en faisant en sorte que le fer déborde un peu sur le côté. Là bloquer les deux écrous à oreille qui maintiennent le corps rabot réglable sur les barres. Si on utilise des fers plats pour des rainures ou feuillures il faut régler les deux patins au même niveau.

Sur photo suivante on voit un des deux écrous à oreille qu'il faut serrer pour bloquer le corps réglable du rabot sur les barres,au dessus du doigt.

Après donc avoir placé et réglé le fer, réglé les barres en fonction du montage et du travail à effectuer et placé la partie du corps mobile et réglable il faut régler la hauteur de cette partie du rabot.

On dévisse les deux molettes qui enserrent les barres pas trop pour un réglage précis mais suffisamment pour pouvoir actionner la grande vis de réglage. Le but est que le fer dépasse à peine du patin comme pour le corps principal.

Ci-dessus une des deux molettes à dévisser.

Ci-dessus réglage de la molette.

Lorsque le réglage est terminé il faut resserrer ces deux bagues. Je conseille l'emploi d'une pince, en douceur pour ne pas marquer ces bagues ou avec une tige de métal qui entre dans les trous percés d'origine sur la périphérie des molettes car elles ont tendance à se dévisser sur mes deux 55. Ceci fait on peut se servir du 55 mais pour des moulures larges, ou au profil très dessiné, ou pour plus de confort et d'appui on se sert de la pièce couramment appelée "la tour" du fait de sa forme. Cette pièce permet de régler un patin auquel elle est assemblée, aussi bien en largeur entre les deux corps principaux du rabot qu' en hauteur. Dévisser l'écrou à oreille qui fixe la tour sur le rabot et faire coulisser la platine afin de placer le patin où il se doit,resserrer l'écrou. Une précision ce patin doit être placé soit aumilieu soit à l'endroit ou la moulure change brusquement de profil et ce pour assurer le meilleur appui possible.

Ci-sessus un fer réglé bien qu'en réalité il doit moins dépasser des patins mais pour la photo c'était necessaire pour une bonne compréhension. Les trois patins sont en action.

Allez ,on poursuit....

On a l'ensemble du rabot réglé mais il reste une dernière opération : il faut maintenant placer la poignée latérale et la régler par rapport au chant de la pièce à travailler et à la zone de travail. Là rien de compliqué on fait coulisser et on serre les vis papillon. Il y a deux poignées. Une simple et une à réglage micrométrique.

En fonction du travail prendre l'une ou l'autre la deuxième ayant un guide en bois plus haut donc plus sécurisant. Bien faire attention au serrage de cette pièce de bois sur la poignée sinon si elle bouge le travail sera abimé le fer mal guidé sortira de la zone de travail.

Reste alors à régler avec un réglet la profondeur de coupe en plaçant les guides de profondeur. Il y en a deux à droite

Un grand à gauche. On remarque sur cette photo le grain d'orge utile en travers fil. J'en ai presque fini. Une précision toutefois. Pour les petites moulures le rabot est utilisable tel quel et le travail se fait facilement comme avec un rabot à moulures en bois. Mais en contre fil ou travers fil, sur un noeud ou même avec une grosse moulure ou sur un travail délicat qui doit se faire progressivement, j'ai remarqué qu'il est préférable de garder le guide de profondeur sur le réglage désiré et de jouer sur la sortie progressive du fer.

C'est là à mon avis un avantage appréciable sur un rabot à moulures en bois classique où on ne peut pas régler le fer si précisément et facilement. Pour les autres utilisations et certaines précisions quant au réglages divers du rabot le mode d'emploi est un bon guide. Pour finir une règle qui pour moi est fondamentale, valable d'ailleurs pour tout travail du bois lorsqu'on fait une opération nouvelle : prendre une chute et faire un essai. D'autant plus d'actualité avec ce rabot que les opérations possibles sont quasi infinies. Voilà, certains pourront penser que c'est beaucoup de bla bla bla sans apporter quelque chose de concret et pourtant à mon avis pour pouvoir utiliser cet outil sans tatonner cette suite d'opérations est logique et permet de ne pas s'embrouiller. Jamais vue ni lue ni précisée dans le mode d'emploi. Le 55 en main permettra je l'espère aux heureux possesseurs de ce rabot de le vérifier.

La pièce en arrondi ne sert pas souvent : c'est une came que l'on règle en tournant sur une barre et qui permet d'avoir un support quand le rabot est en travail au bord d'une pièce et que l'on veut un appui au centre de la pièce ou quant le rabot est très loin de la poignée et qu'un support au centre des barres est aprécié.

Un oubli : voilà un outil bien pratique pour affuter les fers à moulure et donc les fers du 55 : la mini perceuse. De plus on peut façonner les meules pour affiner leur profil.

Autre point très important que je n'ai pas abordé:la tenue du 55. La mains droite tient la poignée du corps principal du rabot et ne fait que pousser. La gauche ne tient pas la poignée latérale, elle enserre toute cette poignée/ guide jusqu'à la base afin de bien controler et guider l'avancée du rabot. En travers fil et à contre-fil ou en cas de bois noueux la main gauche joue aussi en controlant la pression quitte parfois à faire en sorte que le rabot effleure la surface du bois en le soulevant. Ceci ajouté à une faible sortie du fer permet de travailler malgré des conditions difficiles. C'est alors un travail tout en finesse où on se bat avec le bois.On sent alors mieux ce matériau parfois noble mais souvent retors. Quel plaisir. Loin de la toupie, de son bruit et de son travail si mécanique!

Une photo de la tenue du 55, la main gauche enveloppant la poignée.

Une utilisation possible de la came celle-ci tournant autour de la barre fait excentrique. Ce n'est qu'un exemple pour montrer la came en situation.

C'est une aide pour mettre le rabot en équilibre dans certaines situations extrêmes.

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