Lhistorique de la peinture

L'époque paléolithique

Cette première peinture était fabriquée à partir de deux pigments, le charbon et la craie. Peu à peu les pigments se sont diversifiés pour comprendre la brique pilée et des terres colorées jaunes ou rouges. On employait comme liants de l'eau et ensuite du mortier.


L'Égypte et l'Orient

Leurs couleurs conventionnelles étaient le rouge et le brun pour le nu des hommes et le jaune clair pour les femmes. En général, les pigments étaient naturels : la couleur, bleue, par exemple s'obtenait en broyant du lapis-lazuli ou en pilant des verres colorés avec des sels de cuivre. Les rouges provenaient des ocres puis du vermillon. Environ 3,000 ans avant Jésus Christ, les Égyptiens créèrent déjà le premier pigment artificiel, le bleu égyptien, en grillant du sable, de la soude et du cuivre. Les noirs se faisaient aussi de façon artificielle, en calcinant des os et de la lie de vin. Ils utilisaient aussi l'oxyde de fer. L'art de la dorure était déjà connu à cette époque. Les liants étaient soit du blanc d'œuf, de la gomme arabique, du jus de figue et du lait et de la cire. La solidité de leurs peintures était tel qu'elles ont duré plusieurs millénaires.


Les Chinois et Japonais

Les Chinois et les Japonais utilisaient des substances telles que la gomme arabique et la sève d'arbre (laque) a des fins de décoration bien avant l'an 4,000 avant notre ère. L'application de vernis était précédée de polissages nombreux et de séchage réitéré, qui demandait des semaines, des mois et même des années à compléter. Ils laquaient parfois certaines pièces en mer pour que l'atmosphère ne contienne aucune trace de poussière.

Les Romains

À cette époque, les Romains avaient déjà établi un véritable commerce des pigments. Ils achetaient d'Espagne l'oxyde de fer et le vermillon. Ils dérivaient le pigment naturel en falsifiant avec de la terre glaise locale. Ils ont découvert par accident de parcours que sous l'action du feu, le blanc de plomb se changeait en orange minérale, ils utilisaient comme pigment aussi l'azur de l'Inde, extrait de limons des régions marécageuses. Pour la teinture des tissus, ils extrayaient la pourpre d'un mollusque. En Orient, on se servait de pelures d'oignon pour teindre la soie.


La peinture à l'huile

Ce n'est qu'au début du XV0 siècle que Léo Battista Alberti, précurseur de Léonard de Vinci, utilise une peinture à base d'huile épaissie dissoute dans l'essence de térébenthine. Les grands artistes de la Renaissance utilisèrent bientôt divers vernis faits à partir d'huile de lin et d'ambre ou de sandaraque (une résine extraite d'un conifère d'origine exotique, le thuya) soit comme liant soit comme glacis.


L'industrie des peintures

Elle se développe au début par tâtonnement pour être ensuite entraînée dans la course vertigineuse des découvertes en matière de chimie et de physique du XX0 siècle. Cette progression peut se diviser en certaines étapes significatives :

*- Le forage du premier puits de pétrole en Roumanie ainsi que la distillation de la houille apportent des sous-produits qui commencent à être exploités. Ensuite, on connaît l'essor des peintures à l'huile et des vernis par cuisson des huiles avec des résines naturelles.

*- La découverte par les Allemands de résines synthétiques telles que la Bakélite marque une deuxième étape entre 1914- 18, poussa leurs recherches et inventa des substituts.

*- Une troisième étape vers 1925 correspond au développement de l'industrie de l'automobile. Des recherches mirent au point des peintures à séchage ultra rapide à base de résine glycérophtaliques et de coton-poudre.

*- Dans la deuxième partie du XX0 siècle, l'apparition aux États-Unis de résines de silicone ainsi que les résines synthétiques telles que les acryliques. On modifie les peintures alkyds à base de solvant et les peintures au latex


QUI A INVENTÉ LA PEINTURE ?

Imaginez que vous remontiez 30 000 ans dans le passé et retrouvez l'homme de la préhistoire. Selon les théories de Piette, l'être humain d'alors était à peine sorti de sa condition de primate. Mi-animal, mi-homme, il vivait pourtant dans un environnement luxuriant et fertile où la chasse était abondante. Ces conditions de vie favorables et cette absence de difficultés de subsistance lui laissaient beaucoup de temps libre. Il le consacrait parfois à embellir de gravures ou de dessins les murs des cavernes qu'il habitait. C'est ainsi que l'art décoratif et son corollaire, la peinture, sont apparus pour la première fois à l'âge de pierre, à l'ère paléolithique.

Les peintres préhistoriques trouvaient les couleurs dans la terre : les ocres allaient du rouge au jaune ; les oxydes de fer (limonites et hématites) produisaient les différents tons châtains le bioxyde de manganèse ainsi que le charbon végétal étaient utilisés pour obtenir le noir. La résine, les graisses animales, la colle de poisson ou le sang, mélangé à de l'eau, donnaient consistance et adhérence aux matières colorantes réduites en poudre. Le premier outil du peintre fut sans doute sa propre main, les doigts étant utilisés comme spatule. Plus tard, des bâtons avec une extrémité aplatie et des pinceaux de crin de cheval ont été utilisés.

UNE PEINTURE FAITE AVEC DES OEUFS...

La détrempe est le plus ancien procédé de peinture connu. Les
Égyptiens s'en servaient déjà, de même que les Étrusques, les Grecs et les Romains. Employée dans l'Antiquité et au Moyen-Âge, cette technique de fabrication de peinture consiste à mélanger les couleurs en poudre avec des substances agglutinantes de types divers, l’œuf, lait de figue, lait, caséine, colles animales ou synthétiques, etc.), à l'exception de l'huile. Les couleurs, ainsi préparées, et toujours liées à du carbonate de plomb, sont diluées dans de l'eau, d'où le nom de détrempe. Elles sont ensuite étendues sur un support, soit un mur, du bois ou de la toile. Les couleurs de cette peinture antique ne se détériorent pas. Cependant, les procédés de détrempe offrent moins de souplesse que la peinture à l'huile. C'est pourquoi, à partir du XVe siècle, la détrempe fut supplantée par la peinture à l'huile.



DE LA NOUVELLE-FRANCE AU QUÉBEC D'AUJOURD'HUI

À l'époque des filles de La Rochelle, les murs intérieurs de la maison de l'habitant en Nouvelle-France étaient souvent recouverts de plâtre rustique et blanchis à la chaux. D'autre part, dans les résidences des aristocrates et des grands bourgeois les murs étaient habituellement recouverts de lambris et de boiseries. Ce n'est que vers le milieu du XVIIIe siècle qu'il devint plus facile de se procurer une peinture faite à base d'huile de lin bouillie et de pigments d'origine végétale et minérale ou provenant de la terre. Par exemple, la terre rouge des îles de la Madeleine fournissait, une fois brûlée, un pigment rouge brillant.


LEXIQUE


Acrylique Peinture acrylique, ou acrylique, : peinture-émulsion obtenue par la dispersion de pigments, broyés à l'eau, dans un latex dû à la polymérisation du méthacrylate de méthyle.

Agglutinant Qui agglutine, qui réunit en collant.

Ambre Résine fossile provenant de conifères de l'oligocène, qui poussait sur l'emplacement de l'actuelle Mer Baltique. (Dit aussi ambre jaune, ou succin, l'ambre se présente sous forme de morceaux durs et cassants, plus ou moins transparents, jaunes ou rougeâtres, utilisé en ébénisterie, en bijouterie, etc.)

Bioxyde Vieilli. Dioxyde.

Caséine Substance protéique constituant la majeure partie des protides du lait. - Caséine végétale : protéine extraite des tourteaux.

Détrempe Peinture ayant pour liant de l'eau additionnée de colle ou de gomme (gouache, tempéra).

Glycérophtalique Se dit d'une résine dérivée du glycérol et de composés phtaliques. Peinture glycérophtalique, peinture à base de résine glycérophtalique.

Gomme arabique Substance visqueuse et transparente qui suinte du tronc de certains arbres. Gomme arabique, gomme fournie par certains acacias et d'abord récoltée en Arabie.

Hématite Oxyde ferrique de couleur rouge. SYN. : oligiste

Lambris Revêtement en bois, marbre, stuc, etc., des parois d'une pièce, d'un plafond, d'une voûte.

Lapis-lazuli Pierre fine d'un bleu intense, composée de lazurite, employée en bijouterie et en ornementation. SYN. : outremer

Lie Dépôt qui se forme dans les liquides fermentés (bière, vin).

Limonite Hydroxyde de fer d'aspect terreux, exploité comme minerai.

Manganèse Métal grisâtre, (très dur et très cassant, le manganèse se trouve dans la nature à l'état d'oxyde ; on l'utilise surtout comme métal d'alliage dans la fabrication des aciers spéciaux.)


Ocre Terre argileuse souvent pulvérulente, colorée en jaune ou en rouge par des oxydes de fer et utilisé comme colorant.

Paléolithique Première période de la préhistoire, caractérisée par l'apparition puis le développement de l'industrie de la pierre, et par une économie de prédation.

Sandaraque Résine extraite d'une espèce de thuya et employée pour la préparation des vernis.

Silicone Polymère dont les chaînes sont formées d'enchaînements alternés d'oxygène et de silicium, substitués par des groupes organiques.

Tempera Détrempe dont le liant est une émulsion spéciale. à base d'œuf. Peindre a tempera, ou à la tempera.

Vermillon Sulfure de mercure, pigment artificiel ou produit naturel (cinabre), d'un beau rouge vif. D'une couleur rouge vif tirant sur l'orangé.


Jean-Paul Lécuyer dit lecujean


II


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