Le choix dune finition

La première étape consiste à penser au meuble fini avant de vous lancer dans un projet.

Pour choisir une finition, il est important de se poser les questions suivantes :
Pour quel usage ?
Pour quelle apparence ?
Pour quel entretien ?

Les cires : Les tâches d'alcool, d'eau et de gras ne sont pas les meilleurs produits pour la finition à la cire. Donc on suggère aux gens d'appliquer un fond dur à base de polyuréthanne, pour ensuite lustrer avec de la cire naturelle, si on aime l'aspect de la cire. Cette finition restant quand même à mon avis un peu superficielle, il faut y penser au moins deux fois avant de l'appliquer. Le fond dur va protéger votre meuble contre l'eau, les tâches, tandis que la cire va vous donner seulement un lustre qu'il faudra réitérer à tous les 2 mois environ. Une cire ne peut recevoir de peinture, ni vernis, ni aucune finition par dessus sa couche initiale. Je me rappelle très bien dans mon jeune temps, quand j'ai débuté la pratique de la finition, en 1970, on appliquait au pistolet une couche de scellant nitrocellulosique dilué à moitié avec du diluant, on ponçait au papier 400, et on terminait avec une couche de cire qui ne jaunit jamais. On avait surnommé cette finition " la boulshit ", car elle ne protégeait absolument rien, et en plus l'été cela devenait collant, et cette finition ne coûtait presque rien.

Les huiles : Protège le bois en profondeur, mais plus fragile en surface. Bien que cette finition ne soit pas nouvelle, elle reprend sa place de choix grâce aux nouveaux produits qui facilitent l'application. Les huiles sont souvent un produit qui devient une finition et en même temps procure un produit d'entretien. Un meuble, qui a été huilé, est très difficile à remettre à l'état brut afin de recevoir une nouvelle finition. L'application des huiles nécessite des techniques spécifiques selon les huiles utilisées. Il existe des recettes qui peuvent améliorer le produit afin de lui conférer une résistance maximum. Vous pouvez mélanger du vernis à l'huile, du diluant à vernis, des résines pour vernis à l'huile, selon des proportions bien établies. Les résultats sont très intéressants.

Les vernis : Les vernis à l'huile sont très protecteurs, résistants, mais trop souvent jaunissants. Les vernis à l'eau, à l'acrylique, sont moins jaunissants, mais sont moins résistants, à moins du leur rajouter ce que l'on appelle un catalyseur. Il existe des vernis à l'eau au polyuréthanne monocomposante qui sont très résistants, il s'applique aussi bien au pinceau, qu'au pistolet-vaporisateur. On peut les trouver chez des marchands de vernis Italiens, ils sont dispendieux.

Les laques : Je pourrais vous en parler pendant des heures, tellement il y a de familles et de produits différends. Je vais vous énumérer seulement les plus disons connus. La laque cellulosique, la laque nitrocellulosique, la laque précatalysée, la laque à catalyser ou postcatalyser, la laque polyuréthanne à deux composantes, les polyesters à trois composantes, la laque acrylique, le vernis à catalyser, etc.. Tous ces produits s'appliquent seulement au pistolet-vaporisateur, ils sont très résistant dans l'ensemble excepté la laque nitrocellulosique. Ils nécessitent tous un diluant plus ou moins toxique.

Les teintures à l'eau : En général, très apprécié dans le monde de l'artisanat, mais non utilisé dans le monde de l'industrie. Disons que sa résistance à la lumière du jour n'est pas très forte, faite des tests pour visualiser les résultats. Pour son application, cela n'est pas toujours facile, car son problème majeur est de tacher à la moindre dégoulinade. Pour réussir une bonne application, il faut soit effectuer un épongeage, ou un mordançage avant l'application de la teinture. Elle jaunit moins vite que la teinture à l'huile. Il faut essuyer l'excédent de teinture après l'application.

Les teintures à l'huile : Le vrai terme ou nom est " teinture pigmentée à essuyer ". En général, très apprécié dans le monde de l'industriel, mais moins utilisé dans le monde de l'artisanat, à cause de sa senteur quelques fois désagréable. Elle est jaunissante, odorante, mais tellement facile à appliquer. Elle nécessite un temps de séchage selon l'huile utilisée. Il existe dans le monde de l'industrie, une teinture à l'huile qui prend 15 à 30 minutes de séchage seulement. Il faut toujours essuyer la teinture à l'huile, afin d'égaliser le grain du bois.

Les teintures à l'alcool : Le plus souvent utilisée en industrie, il en existe pour l'artisanat. Elle facilite ce que j'appelle la superposition de couleur afin de réaliser des finitions à l'ancienne. Elle sèche très vite, disons dans 5 minutes, n'a point besoin d'être essuyer. S'applique très bien au pistolet-vaporisateur, moins bien au pinceau, vu son temps de séchage. Toujours garder dans des bidons en plastiques, jamais dans des bidons de fer, elle va migrer. Son utilisation est surtout pour effectuer des variantes de couleurs par exemple ; une teinture a l'alcool brun, ensuite une peinture de lait de couleur babeurre, ensuite on vieillit à l'aide d'un papier sablé, afin de réaliser une finition usée et ternie par le temps. L'alcool est très dur à enlever après son application, car elle pénètre dans le bois comme de l'encre.

Je ne veux pas influencer quiconque sur le choix de ses finitions, mais je trouvais important de communiquer mes idées sur les différents produits de finition qui existe sur le marché. Je veux faire profiter de mon expérience dans le métier qu'est la finition de meubles. Pour terminer, juste un petit mot sur les finitions que l'on doit effectuer sur des reproductions de meuble anciens. N'oubliez jamais qu'il faut le plus possible penser et travailler avec des produits et techniques qui existaient dans ce temps-là, afin de promulguer la bonne connaissance des traditions.

Bien à vous tous
Lecujean dit le finisseur