Choisir l'essence de bois

L’aspect

Il s’agit d’une notion esthétique, décorative et par-là même tout à fait subjective. Toutefois, la réaction du matériau à une mise en teinte uniforme ou l’aspect final de la pièce une fois peinte sera beaucoup plus difficile à appréhender. De même, imaginer dans une planche brute de sciage ce qu’elle peut rendre une fois corroyée, poncée, raclée, teintée…est loin d’être évident, et requiert de l’expérience.

Les spécificités mécaniques du bois

Tout d’abord, il faut préciser qu’un bois est dit nerveux, en menuiserie, s’il varie de manière importante en dimension en fonction de son taux d’humidité. Il s’agit peut-être de la caractéristique la plus connue lorsque l’on pense à un bois qui « travaille» au séchage.

Le grain

La dimension des pores va définir un grain fin, moyen ou grossier. Cette notion va déterminer la qualité de finitionaprès ponçage


La densité d’une essence

Va traduire sa masse.
Globalement, nous pouvons dire que plus la croissance est lente, plus les cernes sont étroits, plus la densité est importante.
L’échelle de valeur varie globalement de 0,45 à 0,85, mais une utilisation en menuiserie requiert généralement une densité de 0.50 à 0.75. Cette valeur est l’expression d’une masse volumétrique de 500 à 750 kg pour 1 m3, ceci avec un taux d’humidité de 15%, considéré comme taux d’équilibre moyen.

En effet, le taux d’équilibre au quebec varie de 12 à 18% d’humidité en extérieur, selon la saison et de 6 à 7% en intérieur. Les ouvrages mixtes soumis à fortes contraintes tels que portes donnant sur l’extérieur et fenêtres ont un taux d’équilibre équivalent à celui d’un ouvrage mis en service en extérieur.

Le retrait

C’est la recherche d’un équilibre entre humidité ambiante et humidité interne qui va faire que le bois « travaille » au séchage.
L’eau se déplaçant par capillarité, la composition des fibres du bois va définir la réaction du matériau à la variation du taux d’humidité, interne et externe.

Le retrait est exprimé en % de variation en dimension d’un bois, de son état « sec  à son état saturé. L’importance de la coupe est réelle car c’est la différence de retrait sur divers points de la pièce qui fait la déformation.
Le bois travaillera beaucoup moins si la pièce a été débitée dans le sens du fil. Bien entendu, le séchage devra être d’autant plus long que bois sera dense. Ce séchage doit avoir été progressif ou tout au moins contrôlé, car les différences mécaniques entre le cœur du bois et sa surface plus jeune et moins dense risquerait de conduire à des déformations.

Mais même une fois le bois stabilisé, si la pièce a été coupée de façon non homogène, un nouvel équilibre, mécanique cette fois, va être trouvé après enlèvement de matière. Bien que stabilisée, une pièce parfaitement corroyée va se trouver gauche de nouveau, et ce très rapidement.

La dureté

La notion de dureté est en fait très liée à la densité : la dureté traduit la réaction du bois aux chocs et rayures, et aussi à la tenue des vis.
L’indice normalisé correspond à « l’inverse de la flèche, exprimée en mm, de l’empreinte laissée par un cylindre de 3 cm de diamètre disposé en travers du fil et chargé à 100kg par cm de longueur » Les valeurs généralement constatées vont de 1.25 à plus de 9, et une utilisation en menuiserie nécessite une dureté de 2.5 à 5. Il faut surtout retenir qu’un bois dur est non compressible, ce qui augmente le risque de fendage mais le rend peu sensibles aux chocs et aux jeux.

La durabilité

La bois, matériau vivant, est biodégradable. La notion de durabilité traduit donc la résistance du matériau aux agressions notamment aux champignons (ouvrages extérieurs soumis aux intempéries et à l’humidité)
Il faut noter que la partie du bois la plus tendre et la plus sujette à attaque, l’aubier, doit être éliminé. Certaines essences ont un aubier mal défini, ce qui impose un traitement systématique. La notion d’imprégnabilité aux produits est importante, car le bois va absorber plus ou moins le traitement en profondeur. L’imprégnation par bois de bout sera toujours à privilégier. La fibre est conçue à l’origine pour la circulation des fluides, l’extérieur du matériaux représentant une protection contre les agressions.
Pensez à traiter avant montage, comme vous le ferez pour la teinte (pour cause de retrait) De même, ne laissez jamais le bois de bout au contact des intempéries, pensez-y dés les plans et prévoyez des alèses.

Une fenêtre ou une porte donnant sur l’extérieur doit être une barrière hydrofuge : c’est pour cela que l’on doit privilégier une peinture étanche à l’intérieur mais que l’on utilisera une lasure à l’extérieure pour favoriser les échanges et éviter le risque de moisissure.

La fibre, le sens du fil

Fil droit, ondulé, contrefil léger ou fort…vont rendre votre travail plus ou moins aisé.
Les fils enchevêtrés sont inaptes à la menuiserie mais peuvent être utilisés en placage (ronce de noyer par exemple)
Le fil droit est le plus facile à corroyer, mais il présente des risques de fente, au clouage par exemple. Il aura une résistance mécanique d’autant moins bonne qu’il sera de faible épaisseur. C’est pour cette raison que le contreplaqué a des fils croisés, et qu’une fausse languette ainsi réalisée aura une résistance très nettement supérieure à celle d’une languette en massif.
La régularité de fil détermine aussi la propension d’un ouvrage à se déformer. Plus le fil sera oblique ou le contrefil irrégulier, moins la stabilité de l’ouvrage en service sera bonne.

Les contraintes fil/contre-fil


Un outil se doit de couper la fibre du bois en la couchant. C’est le travail dans le sens du fil. A l’inverse, si l’on travaille en contrefil, l’outil aura tendance à suivre le fil en levant la fibre et en l’arrachant. Comme le contre-fer du rabot à main, le limiteur de passe constitué par le corps du porte-outil ou par le contre-fer de l’arbre estompera le phénomène. Car le fil irrégulier d’un morceau de bois rend souvent impossible le choix du sens de passage de la pièce sur l’outil.

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