Sécurité à la toupie

La toupie a une triste réputation d’outil dangereux, et il est vrai que de nombreux toupilleurs ont pu connaître de graves mésaventures. Mais plutôt que de se priver d’une machine incontournable pour qui veut travailler le bois, il semble préférable d’en connaître les risques et surtout les causes. Tout comme l’usage d’une voiture nécessite d’en connaître les commandes, mais aussi les pièges liés à son usage.

Votre machine a été homologuée, et répond à des normes très strictes de sécurité. Les systèmes de presses contre table et contre guide ou les lunettes à chantourner sont souvent présentées comme de « simples » protecteurs. Mais ils sont aussi une précieuse aide pour un travail de précision. D’autre part, les sujets abordés pour la toupie sont généralement applicables au travail de coupe en général, rabotage, sciage…car les contraintes sont identiques. Comme la règle de base qui consiste à n’utiliser que des outils qui coupent impeccablement et des tables qui glissent parfaitement ! Un outil qui arrache va chercher à rejeter le bois. Si en plus de cela, vous ne ressentez pas l’effort anormal du fait d’une table adhérente, vous prendrez de gros risques.

Enfin, pensez, si ce n’est pas encore un réflexe, à vérifier de manière systématique le serrage du guide et des presses, et à tourner l’outil à la main pour vous assurer que rien ne bloque, avant de mettre la machine sous tension.

Nos machines tournent généralement entre 4500 et 8500 tours par minute. Leur arbre de 30 mm ne permet pas d’utiliser, sauf dispositif de pince porte-fraise, un outil de coupe de moins de 50 mm de diamètre. Le capot accueille en général un outil d’un diamètre maximum variant de 150 à 230 mm. Certains carters de tenonnage peuvent amener ce maxi à 250 mm.

A noter qu’il existe, même dans les petits diamètres, des outils homologués pour un amenage manuel, d’autre réservés exclusivement à un amenage mécanique. Cette distinction tient compte de la saillie de la dent par rapport au corps du porte-outil. Figure sur le tableau la vitesse de coupe, en mètres par seconde, d’un outil de diamètre y en fonction d’une vitesse x. L’INRS stipule que les outils de coupe doivent respecter les vitesses suivantes, en fonction de leur conception :

outils à pastilles brasées en carbure de tungstène: Mini/maxi autorisé entre 60 et 75 m/s

outils monobloc en acier & outils à pastilles brasées en acier rapide: entre 50 et 60 m/s

porte-outils à fixation mécanique de couteaux acier ou carbure : entre40 et 50 m/s

En dessous de la vitesse indiquée, le risque de rejet est maximum. Au-dessus, il y a risque d’éclatement de l’outil. Cet abaque figure sur votre machine. En prenant l’habitude de vous y référer, vous limiterez au mieux le risque de rejet. Car si nous avons souvent le réflexe d’éviter une "sur-vitesse", il est moins évident de penser au risque lié une vitesse trop faible.