Questions à propos des planchers de bois francs?

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il y a 12 ans 6 mois - il y a 12 ans 6 mois #16 par Rpoulin
La forme des clous pour le plancher en bois d'érable est disons... entre les deux premiers modèles. Y a bien une tête apparente sur les 4 faces, mais le corps n'est pas tout a fait comme le clou du centre.

Je commence à réaliser que ce plancher d'érable à été ajouté vers les années 1925-30, sans doute peu après la vente par la cie QRR. Je vais investiguer pour les autres clous sur les planchers de pin ou pruche au deuxième étage resté intact.

La robinetterie originale de la maison est signée P.P. Giguère et Fils de Québec, qui a fermé ses portes peu après la première guerre mondiale. Et, ma grande découverte aujourd'hui, la fonte qui décore le foyer est marquée 'Fonderie Y.C. Terreau Québec'. ... - je fouille sur internet et découvre ceci :



C'est quand même intéressant, ça commence à situé l'âge de la maison, mais pour moi son intérêt est plus historique qu'ancestral, rattaché au funiculaire et tramway, comme la vielle maison d'un gardien de phare. Bon, j'ai mis une photo de la maison plus haut.

Avant d'acheter cette maison en juillet nous avions signé une offre d'achat conditionnelle sur une maison de la Côte de Beaupré qui datait officiellement de 1779, tout en pierre. Y a eu une impasse chez le notaire concernant une succession et c'était à nos risques, sans garantie légale. Pas conclu donc.

Merci.
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il y a 12 ans 6 mois #17 par Riflard

rpoulin écrit: Les solives font 9" x 2 3/4", elles sont toutes doublées.. sauf justement à l'endroit ou j'ai pris la photo ou il y a eu une modification pour y poser une poutre de soutient lorsqu'on a enlevé un mur qu'on croyait être porteur (on a jamais été certains si ça l'était vraiment). LA maison est en deux parties, divisée au sous-sol par un mur de briques sous la cheminée, deux parties à peu près égales et même année on dirait.


En examinant la photo de votre maison, il y a des aspects curieux à votre maison. Je trouve les fenêtres très basses si je me fie au bleu (que je suppose être la fondation) et la porte est même plus basse que le haut de la fondation. Se pourrait-il que la porte ait été dans le passé une fenêtre? Si votre maison est en pièce sur pièce, ça se verrait tout de suite. La manière française de construire de l’époque laisse des marques indélébiles sur une structure en pièce sur pièce. Nous avons personnellement identifié une porte d’origine en examinant le pièce sur pièce.

Donc, si votre maison est en pièce sur pièce, se pourrait-il que dans le passé, les poutres du pièce sur pièce près du sol aient été enlevées, car trop pourries, mais non remplacées? Si c’est le cas, ça pourrait expliquer la raison que les fenêtres soient basses.

En passant, je trouve superbes vos fenêtres et contre-fenêtres à 6 carreaux. Prenez-en soin si elles sont en bonne état, et même s’il y a un peu de pourriture, ça se répare aisément. Sur ma maison, j’ai réparé ou fait réparé 8 fenêtres, à cause de la pourriture. Le bois de l’époque est de bien meilleure qualité que celui d’aujourd’hui. Il vaut la peine d’être conservé. S'il a duré 100 ans et qu'il est en bon état, il est capable d'en durer un autre 100 ans, et même plus.

À moins que la fenêtre ou la porte soit complètement pourrie ou encore qu’elle soit une aberration par rapport à l’âge de la maison (ex. : une fenêtre à guillotine sur une maison de style québécois), il n’y a pas vraiment de raison de remplacer cette porte ou cette fenêtre. Dites-vous que ce que vous entretenez ne sera pas à réparer. Et ce que vous réparez partiellement ne sera pas à changer au complet. C’est la beauté du bois : ça se répare. Et l’entretien (peinture), si vous peinturez en suivant les recommandations du fabricant et de la quincaillerie qui vous a vendu la peinture, votre peinture va durer plusieurs années.

Autre point curieux : les solives rectangulaires doublées, je n’ai jamais vu ça ni entendu ça. Et pourtant, j’en ai visité plusieurs dizaines de maisons ancestrales. Mais ce n’est pas parce qu’on n’en a jamais vu ou entendu parler que ça n’existe pas. À preuve, la vôtre est comme ça. Mais de par mes lectures et visites de vieilles maisons, les solives rectangulaires se trouvent sur des maisons fin 19e siècle et même au 20e siècle. Avant ça, c’était des troncs d’arbres que le charpentier-menuisier prenait pour déposer le plancher du rez-de-chaussée. C’est curieux.

Une question à tout hasard : se pourrait-il que la maison / chalet provenait d’ailleurs et qu’elle ait été déménagée sur ce terrain ou encore votre maison était sur votre terrain mais elle n’a été que déplacée? Si oui, ça pourrait expliquer les solives rectangulaires.

Une autre chose curieuse est le mur de brique dans la cave, car à vous lire, je comprends que ce mur est dans le sens de la profondeur de la maison, autrement dit ce mur de brique est dans le même sens que vos solives. On voit parfois dans de vieilles maisons un mur de refend à la cave. Mais ce mur sert à soutenir les solives dans leur partie centrale, comme les vis que posent les menuisiers aujourd’hui pour diviser la portée d’une solive.

Vous savez, dater une maison ou connaître son histoire, c’est jouer beaucoup au détective. Une chose qui peut paraître bizarre pour les gens vivant dans une maison moderne, je vous dis : écoutez votre maison. Qu’est-ce qu’elle vous raconte? Observez ce qu’elle veut vous dire. Et c’est en plein ce que vous faites en examinant vos planchers de bois francs et ses clous carrés, ou encore en scrutant votre poêle. Vous avez découvert une chose hyper intéressant : une marque disant « Y. C. Terreau ». Je sais, ça paraît ésotérique, mais quand on dit que les vieilles maisons ont une âme, c’est réellement vrai.

Là, j’aimerais revenir sur un point, sur votre poêle. Se pourrait-il que le Y soit plutôt un V, pour Vve (=Veuve) Charles Terreau?

Dans une maison ancestrale, la cave et le grenier sont les endroits de la maison qui ont les moins modifiés à travers le temps, sinon jamais modifiés, ce qui nous permet de dater la construction très approximativement.

Internet est incroyable, comme vous l’avez constaté, et que j’ai une fois de plus constaté, avec votre découverte sur le fabricant de votre poêle. Mais il y a plus, beaucoup plus. Comme sources de renseignements, il y a les archives notariées, le cadastre foncier, les annuaires, et je ne parle pas des annuaires téléphoniques, mais bien des annuaires similaires aux bottins téléphoniques, à la différence près qu’il n’y a pas de numéros de téléphone associés à un nom et à une adresse d’une personne. Il y aussi les recensements canadiens (1871 à 1911) et du Bas-Canada (1861 et avant), les registres civils et paroissiaux, les plans et cartes de toutes sortes (dont les plans d’assurance-incendie, c’est capotant ces plans-là, on voit pour un village, ou un quartier les maison avec des jeux de couleurs indiquant si c’est une maison de bois, de brique ou de pierre. Ça m’apparaît être à l’échelle. Tout ça pour établir les primes d’assurance. Ces documents datent du dernier quart du 19e siècle et après).

Il y a aussi les journaux, les monographies de paroisse (vous savez, lorsqu’une paroisse ou une ville fêtent son 150e, son 275e, son 400e, etc.), et j’en passe. Les gouvernements canadiens et québécois mettent en ligne beaucoup de renseignements utiles à celui ou celle qui veut dater sa maison. Ma conjointe et moi avons utilisé à peu près tout ce que je viens de nommer pour dater notre maison et pour connaître l’histoire de notre maison et de ses occupants.

Désolé, j’ai passé du coq à l’âne avec votre maison, vos solives et vos découvertes d’aujourd’hui. Que voulez-vous, ça me passionne. C’est pour ça que j’ai choisi que vivre dans une vieille maison.

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il y a 12 ans 6 mois - il y a 12 ans 6 mois #18 par Rpoulin
Merci pour toutes ces informations utiles. Vous avez la passion ça se sent ;) Je vais relire demain à tête reposée. Oui, il me semble maintenant évident que la maison a été déplacée ... vers les 1923-25, peu de temps après que la compagnie Quebec Railway l'ai vendu.- - - sur une vieille photographie aérienne (1920) je crois la voir plus haut sur la pente, à côté de la ligne du tramway (maintenant un boulevard). L'emplacement actuel est juste plus bas vers la falaise, presque en droite direction dans la pente.

La fondation dans le sol est un mélange de mortier et blocs durs de schiste noir (roche en place), y a aussi de la brique rouge au dessus du sol, de la brique aux dimensions inhabituelles, genre 3" x 6" x 8" posées à plat les une sur les autres!!! Les poutres du pourtour de la maison s'y appuient. C'est pas mal ça qu'on voit sur la photo peint en bleu. Les murs sont pièces sur pièces. La porte est une ancienne fenêtre, oui. Pourquoi c'est si bas? - aucune idée! La photo montre l'arrière de la maison, le devant fait face au fleuve et est plus haut. Le 'mur' 3/4 de brique dans le sous-sol a été mis là pour supporter le poids du foyer et cheminée, je crois, et aussi pour les solives. Dans ce mur épais au centre on a fait une ouverture à 3' du sol qui donne sur une fosse, les cendres du foyer s'y accumulent, y a donc une ouverture dans le foyer pour les pousser. Ces ouvertures sont protégées par des petites portes en fonte. C'est la première fois que je vois un tel système, c'est pratique, ça va contenir les cendres de tout l'hiver. Et oui, c'est bien Vve Terreau Quebec, inscrit sur la trappe du foyer en haut.

Tout ça est hétéroclite et j'ai pas fini d'en découvrir (= plaisir). Pour le moment on apprécie énormément la chaleur du foyer qui réchauffe les planchers du haut en bois mou, usés, cirés, et qui craquent, c'est doux aux pieds.
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il y a 12 ans 6 mois - il y a 12 ans 6 mois #19 par Rpoulin
J'ai demandé et reçu 2 documents pour la maison, envoyé par notre notaire. Ou doit-on aller pour en connaître plus en rapport à ces numéros d'enregistrement?

Un document des titres de Quebec Railway Light Heat and Power:


Vente de la maison par QRLHP


Ce matin j'ai visité la demeure d'un voisin... une maison début des années 1800 qu'il avait mis en vente l'hiver dernier sans succès, il a mis ce projet de côté (environ 6000,000$). Intérieur impressionnant et immense potentiel (à dépenser de l'argent!... )

C'est cette maison:
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il y a 12 ans 6 mois #20 par Renovaideur
Réponse de Renovaideur sur le sujet Re: Questions à propos des planchers de bois francs?
Registre des droits immobiliers...sais pas si disponible sur internet...sais que les notaires y ont accès mais combien???

Avec du duct tape tout est possible......sauf coller des bandes abrasives....

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il y a 12 ans 6 mois - il y a 12 ans 6 mois #21 par Ancestral
Réponse de Ancestral sur le sujet Re: Questions à propos des planchers de bois francs?
Il n'est pas surprenant de trouver des solives sciées et doublées dans ce secteur de Québec, plutôt que des lambourdes de cèdre ou de pruche (ou autres essences, selon l'endroit), équarries à la hache, typiques des habitations traditionnelles de cette époque.

Le moulin à scie Patterson était déjà actif en bas de la chute dans le premier quart du 19e siècle. Le bois de sciage abondait dans cette région dès 1818-1820.

Plusieurs maisons de la même époque se trouvant à proximité immédiate d'un moulin à scie avaient également des murs en pièces sur pièces, assemblés à dans des poteaux à coulisses (réalisés avec des madriers sciés de 4 à 6 pouces d'épaisseur et d'une largeur variant de 6 à plus de 20 pouces) plutôt que des pièces équarries à la hache suivant la tradition française. Cette caractéristique se rencontre aussi dans plusieurs maisons de Portneuf (1840-1890), entre autres.

Les clous carrés : Les premiers clous carrés étaient « tranchés » selon un procédé assez primitif (les premiers, aux USA vers 1790-1800), plus tard, ils ont été machinés de façon industrielle selon différents procédés, d'où les nombreuses variantes selon les régions et les périodes de construction au cours du 19e siècle!

Le site de Michel Martel, www.piecesurpiece.com, complète très bien les ouvrages déjà mentionnés de Lessard, Laframboise et Bolduc, avec beaucoup de détails pratiques et techniques et de contenu visuel sur de nombreux projets de restauration et de récupération de maisons traditionnelles!

Au plaisir,

Ancestral
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il y a 12 ans 6 mois - il y a 12 ans 6 mois #22 par Rpoulin
Renovaideur, je vais explorer de ce côté.

Ancestral . merci pour l'information. En effet les murs sont faits de pièces de bois de pruche 3x3 exactement mises en tenons dans des pièces plus larges. On a vu cette structure lorsqu'on a agrandi une ouverture. Concernant le moulin Patterson... bien c'était juste à côté ou presque! on peut voir ici les ruines des conduites d'amenée d'eau au moulin (j'me demandais c'était quoi!). J'ai fouillé pour trouver de l'information et il s'adonne que la ville de Québec a produit un instructif document sur le secteur où était bâti le moulin, au pied de la petite Chute, on y parle abondamment du moulin Patterson (-Hall) et de l'industrie du bois de sciage dans la région.

Document PDF 20 pages à télécharger:
-> Montmorency ou le Bas de Sault .

Fait intéressant, la maison à toit rouge, photo que j'ai montré plus haut, a déjà appartenu à la famille Hall, ou Benson-Hall.

Merci.
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il y a 12 ans 6 mois - il y a 12 ans 6 mois #23 par Rpoulin
J'me demande, existe-il une description détaillée de cette structure faite de madriers en pièces horizontales (en 3x3 ou semblable) assemblées en tenons dans des poteaux verticaux à coulisses, comme le décrit Ancestral? On en parle rapidement dans le livre de Lessard pour une maison construite en 1870 à Québec mais sans plus, pas d'illustrations ou photos.
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il y a 12 ans 6 mois #24 par Riflard

rpoulin écrit: J'ai demandé et reçu 2 documents pour la maison, envoyé par notre notaire. Ou doit-on aller pour en connaître plus en rapport à ces numéros d'enregistrement?


Je vous réponds rapidement et mais je vous reviens pour plus de détails.

Le cadastre foncier www.mrn.gouv.qc.ca/foncier/cadastre/

Vous trouvez toutes les transactions qui touche votre lot (docuemnts notariés). C'est en fait le bureau de la publicité des droits (anciennement connu comme le Bureau d'enregistrement). Les plus vieux documents datent de la fin du 19e siècle. Il faut installer un logiciel (gratuit). La première fois: pas facile de naviguer là-dedans. Ensuite, ça va super bien.

Si vous devez remonter encore plus loin, là, vous devez consulter les greffes de notaires. Il faut aller aux Archives nationales du Québec (situé à l'Université Laval). Les Archives ont commencé à numériser les actes notariés (bibnum2.banq.qc.ca/bna/notaires/index.html).

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il y a 12 ans 6 mois - il y a 12 ans 6 mois #25 par Ancestral
Réponse de Ancestral sur le sujet Re: Questions à propos des planchers de bois francs?

rpoulin écrit: J'me demande, existe-il une description détaillée de cette structure faite de madriers en pièces horizontales (en 3x3 ou semblable) assemblées en tenons dans des poteaux verticaux à coulisses, comme le décrit Ancestral? On en parle rapidement dans le livre de Lessard pour une maison construite en 1870 à Québec mais sans plus, pas d'illustrations ou photos.


À ma connaissance, ce type de structure est très peu documenté. Cependant, ma propre maison (milieu du 19e, comté de Portneuf) est construite selon ce même principe... Je connais donc très bien cette façon ancienne de bâtir pour avoir travailler des milliers d'heures sur ma maison depuis plusieurs années... Un projet de longue haleine!!!

Je peux décrire les techniques et les assemblages employés chez moi, au besoin, si cela peut t'éclairer sur certains points! Par contre, les influences régionales sont assez importantes dans les techniques de menuiserie (techniques d'assemblage et types de carré de pièces et charpentes de toit) du 17 au 19e siècle.

Au plaisir,

Ancestral
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il y a 12 ans 6 mois #26 par Riflard

Ancestral écrit: Plusieurs maisons de la même époque se trouvant à proximité immédiate d'un moulin à scie avaient également des murs en pièces sur pièces, assemblés à dans des poteaux à coulisses (réalisés avec des madriers sciés de 4 à 6 pouces d'épaisseur et d'une largeur variant de 6 à plus de 20 pouces) plutôt que des pièces équarries à la hache suivant la tradition française. Cette caractéristique se rencontre aussi dans plusieurs maisons de Portneuf (1840-1890), entre autres.

J’ai trouvé autre chose dans un livre hyper intéressant, soit dit en passant : « À la façon du temps présent : trois siècle d’architecture populaire au Québec », par Louis-Paul Martin, Les Presses de l’Université Laval, 1999, 378 p . La particularité de ce livre, c’est que l’auteur a épluché des actes notariés, dont des marchés de construction. Ce contrat fournissait un devis plus ou moins détaillé de la construction. Il a rédigé son livre sur les techniques que le notaire, le constructeur et le donneur de travail (le proprio) ont bien voulu mettre dans le contrat notarié.

Je vous recopie le passage (p. 131) où M. Martin parle de l’assemblage de murs en madriers :

« Quant aux modes d’assemblage, la charpente de pièce sur pièce l’emporte de loin sur les autres, colombages ou madriers. […] Quelques murs de madriers , empilés sur le plat et joints à queue d’aronde apparaissent sur une allonge de 1829 et réapparaissent plus d’une fois après 1864 : on précise alors qu’il s’agit de madriers de pruche dans un cas [de marché de construction] et de madriers d’épinette de trois pouces d’épaisseur, dans un autre cas. Plus coûteuse en temps et dévoreuse de clous, cette technique d’assemblage paraît bien être restée marginale. »

Ça concorde pas mal avec ce que Ancestral dit.

Une petite précision : les deux marchés de construction dont l’auteur mentionne sont dans la région de Trois-Rivières. Peut-on généraliser sur la base de ces deux actes? Même l’auteur indique qu’il pourrait y avoir des particularités régionales et donc qu’il ne veut pas généraliser pour l’ensemble du Québec ce qu’il a trouvé dans les contrats notariés de la région de Trois-Rivières. Une remarque sage …

Ce livre nous apprend plein d’autres aspects sur la construction. Par exemple, saviez-vous que dans la région de Trois-Rivières, on construisait en hiver au 19e siècle? Pourtant, c’est ce qu’on trouve dans un marché de construction où « le menuisier François Rousseau de Ste-Geneviève-de-Batiscan s’engage à « faire le châssis [la charpente] dans le cours de l’hiver 1870 et le reste de l’ouvrage dans le cours de l’été de la même année … » (p. 201). Donc, la construction en plein hiver ne date d’hier

Un beau livre à se procurer et à mettre sous le sapin.

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il y a 12 ans 6 mois #27 par Riflard

rpoulin écrit: J'ai demandé et reçu 2 documents pour la maison, envoyé par notre notaire. Ou doit-on aller pour en connaître plus en rapport à ces numéros d'enregistrement?

J'ai trouvé très facilement le document notarié de Me Joseph-Désiré Marcoux le 11 mai 1884 en ligne sur le site des Archives Nationales du Québec par l'entremise de l'hyperlien que je vous ai fourni plus tôt aujourd'hui. Pour ce notaire, les Archives Nationales du Québec ont numérisé carrément les actes notariés. Super! Je vous laisse le plaisir d'aller le lire et le relire, car vous pouvez enregistrer la copie. Et en plus, vous êtes chanceux. Me Marcoux avait une belle écriture. C'est facilement lisible, du moins du peu que j'ai lu.

Le numéro qui apparait dans ce que vous nous avez transmis sur La Mortaise (le numéro 72860) n'est pas le même que celui qu'a employé Me Marcoux dans son greffe. Dans ce dernier cas, il s'agit de l'acte 1593. L'autre, le 72860, comme vous indiquez, il s'agit du numéro employé au bureau de la publicité des droits, soit l'autre hyperlien que je vous ai fourni. Mais vous allez trouver exactement le même texte. Il faut faire attention: l'acte dans le greffe du notaire est du 11 mai 1884; celui au bureau de la publicité des droits, le 3 novembre 1885. Pourtant, c'est le même acte notarié. Conclusion: si vous allez sur le site du cadastre foncier, ne vous fiez pas à la date d'enregistrement. La vraie date de l'acte se trouve au début et à la fin de l'acte.

Bonne lecture et amusez-vous bien!

P.S. On n'a pas toujours la chance de voir l'acte numérisé au complet sur le site des Archives. Souvent, c'est un index qui est numérisé. Cet index indique par ordre chronologique les actes rédigés par le notaire X. Si on n'a aucune idée quand a eu lieu la transaction concernant, par exemple, Léon Souci, il faut tout éplucher cet index et noter les numéros d'actes qui le concerne. Des fois, certains notaires avaient à la place un index de nom. On va à la lettre S, puis on cherche Souci. Dans les deux cas, on ramasse tous les numéros le concernant et on va lire tous les actes notariés aux Archives à l'Université Laval.

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il y a 12 ans 5 mois - il y a 12 ans 5 mois #28 par Rpoulin
Merci riflard et Ancestral. Très intéressant ces informations sur les constructions et sites de recherche des actes notariés. Concernant le no 188413 (Louis Émile Fortier), je me suis trompé de document notarié! Concernant Infolot, on y trouve les transactions anciennes? C'est là que vous avez trouvez l'autre texte? Cela demande un abonnement, en vaut-il la peine?
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il y a 12 ans 5 mois - il y a 12 ans 5 mois #29 par Rpoulin
Concernant de nouveau l'acte datée 1884, j'ai fait erreur et m'aperçoit qu'il s'agit non pas d'une propriété de la Quebec Railway Light... mais de l'achat d'un lot connexe appartenant à Tessier-(dit)Laplante. Y a eu plusieurs petites transactions du genre entre 1884 et 1935 environ; dont QRLW qui a cédé du terrain vers 1923. Ce Tessier-dit-Laplante possédait une maison près d'ici qu'on peut visiter, d'ailleurs reconnue d'intérêt patrimoniale .

Sans absolument rien enlever à La Mortaise que je trouve super, y a t-il un forum enclin à la restauration des vieilles maisons et où ces informations sont divulguées ou discutées? Pour le moment, ici, on a tout ça dans la section 'Matériaux', certainement pas la meilleure section pour discuté de ce passionnant sujet.

...

« Par exemple, saviez-vous que dans la région de Trois-Rivières, on construisait en hiver au 19e siècle? Pourtant, c’est ce qu’on trouve dans un marché de construction où « le menuisier François Rousseau de Ste-Geneviève-de-Batiscan s’engage à « faire le châssis [la charpente] dans le cours de l’hiver 1870 et le reste de l’ouvrage dans le cours de l’été de la même année … » (p. 201). Donc, la construction en plein hiver ne date d’hier »

Intéressant, surtout que les hivers d'antan étaient plus rudes avec des bancs de neige haaauuuut de même! ;)
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il y a 12 ans 5 mois #30 par Riflard
Pour la petite recherche que j’ai fait avec le notaire Joseph-Désiré Marcoux (acte du 11 mai 1884), je suis passé par le site des Archives Nationales du Québec et non par le site du cadastre. Le site des Archives est gratuit; celui du Cadastre, on demande $1,00 par document visualisé (en tout cas, lorsque j’y suis allé il y a 1 an, c’est le prix qu’on m’a chargé).

Même si, finalement, les documents dont vous nous indiquez ne sont pas les bons, je vais quand même vous indiquer comment j’ai fait mes recherches. Soit dit en passant, la maison Tessier dit Laplante est une belle vieille maison que j’ai visitée il y a plusieurs années. Et l’acte que j'ai trouvé sur le site des Archives concerne François Xavier Tessier dit Laplante, comme vous le mentionnez.

Je suis alors entré sur bibnum2.banq.qc.ca/bna/notaires/index.html. Vous allez voir, sur le côté gauche, vous pouvez chercher un notaire par nom, par district ou par région. J’ai donc cherché par nom et j’ai trouvé Joseph-Désiré Marcoux. Vous voyez qu’il y a un petit astérisque à côté de son nom : ça veut qu’on peut voir intégralement l’ensemble des actes de ce notaire. En cliquant sur son nom, on voit sur le côté gauche : répertorie chronologique, index des noms 1, index des noms 2, actes (22 675 pages). J’ai cliqué sur celui-ci. Comme je ne connaissais pas le numéro de l’acte (et ce n’est le 72860. Ce numéro est celui qu’on doit chercher dans le site du cadastre), j’ai choisi celui qui renfermait la date du 11 mai 1884. On clique dessus. Finalement, on s’en va à la date qu’on recherche. S’il y a eu plusieurs actes rédigés la même journée, on doit les lire chacun pour voir ce qui nous concerne. Faites attention : il arrive, mais c’est très rare, que l’acte recherché est entre deux dates pas rapport (ex : l’acte recherché du 11 mai 1884 est entre le 15 et le 16 mai de la même année).

Je reviens à vos autres questions.

Personnellement, je ne connais pas de sites ayant un forum portant sur la restauration. Il y a le site de Michel Martel www.piecesurpiece.com. Ce n’est pas un forum, mais les gens peuvent poser directement des questions à M. Martel. Les questions et réponses sont accessibles à tous. Ce monsieur est passé à Passion Maisons il y a quelques années (maison à Bécancour). Comme il récupère de vieilles maisons en pièce sur pièce, il les met en vente sur son site. J’ai vu une fois une maison qu’il remontait au complet. Il a pris des photos tout au long du remontage, comment il a isolé, les choses à faire attention, bref fort instructif.

Il y a des organismes qui s’intéressent au patrimoine. Les Amis et Propriétaires de maisons anciennes du Québec en est un (dont ma conjointe et moi en faisons partie). Ruralys et le Conseil des monuments et sites du Québec en sont deux autres. Mais il n’y a pas de forum sur leur site.

Infolot, je ne connais pas.

Moi, je vais sur le registre foncier. Pour ce faire, regardez du côté gauche de la page d’accueil, vous allez voir « produits et services en ligne ». Vous cliquez sur le dernier élément de la liste (« registre foncier du Québec »). Une nouvelle page va s’ouvrir.

Sur cette nouvelle page, vous avez voir sur le côté gauche « installez les logiciels ». Lorsqu’on veut visualiser l’ensemble des actes touchant un lot, on doit absolument installer les logiciels. La première fois, c’est ce qu’il faut faire. Une fois le tout installé, on peut entrer sur le site. Je ne sais pas si vous revenez automatiquement sur la page d’accueil (celle à partir de laquelle on installe les logiciels) ou si vous avez déjà accès automatiquement aux divers documents numérisés.

Comme je le disais, le prix était de $1,00 il y a 1 an. Je ne sais pas si c’est encore ça. On paie par carte de crédit.

À moins que cela intéresse des membres de La Mortaise, je vous enverrai un MP pour vous dire où aller une fois entré sur le site du registre, quoi chercher, comment chercher.

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